vendredi 12 juillet 2013

Jour 185

Lundi 8 juillet: après un peu de shopping dans les petites ruelles de Paï, on reprend notre scoot direction Mae Hong Son.

On est bien contents de quitter notre bungalow en bambou... Même si c'est très mignon, c'est quand même pas le top niveau confort... Il y a un espace de quelques cm entre chaque planches en bambou qui font office de mur, donc libre accès à toute sorte de bêbêtes, le sol manque de s'écrouler à chaque pas, et il y a plein de particules blanches bizarres qui tombent du plafond... sans parler de la "salle de bain", où il faut traverser un chemin plein de gadoue, tomber 2 ou 3 fois avant d'y accéder, pour trouver une salle de bain très... rustique!! Eau froide bien-sûr, et d'une couleur assez étrange... Pourtant on en a fait des salles de bains pourries, mais celle là c'est la number 1! On veut bien être en mode routard, mais quand même, on est content de partir de là!

La route qui mène à Mae Hong Son est très belle. On traverse des petits villages à travers les montagnes. On rencontre aussi quelques animaux: buffles, cochons, éléphants...





Mae Hong Son est situé à quelques kilomètres de la frontière Birmane. C'est dans cette région que vivent les tribus montagnardes, principalement les Karen (mais aussi les Lahu, Méo, Lisu...). Les karens sont originaires de la Birmanie et se sont réfugiés en Thaïlande pour fuire le régime militaire de leur pays natal. Le gouvernement Thaïlandais leur a permis de s'installer dans cette région de la Thaïlande. Chaque tribu a des coutumes ,des traditions et des croyances très différentes. Ils vivent de la récolte du riz, du maïs, des légumes, et de l'élevage de porcs, poulets, buffles et éléphants.

C'est aussi dans cette région que vivent les "femmes girafes". Le lendemain, on décide de partir à la découverte de leur village. Le propriétaire de notre guesthouse nous donne une carte de la région et nous indique la route. Le village se trouve à 15 km de là.

A notre arrivée, on doit payer l'entrée pour entrer dans le village... On nous tend une feuille, où il est expliqué que cet argent sert à aider ces tribus à vivre, à se nourrir, à se soigner... Étant réfugiées politiques, elles n'ont pas le droit de cultiver la terre et n'ont donc pas beaucoup d'autres sources de revenu que... le tourisme!
D'ailleurs ça se ressent dès notre arrivée au village:  devant chaque habitation (maisons en bambou sur pilotis les unes à coté des autres), les femmes vendent leur artisanat et quelques babioles: écharpes tissées, bijoux, porte-clés, statuettes... et nous supplient presque de leur acheter quelque chose.
On rencontre des "femmes girafes", et aussi des femmes "big ears" qui ont le lobe de l'oreille percé d'un gros trou.





Quelques explications sur cette tribu:

Les "femmes girafes" appartiennent à la tribu des Karen. Elles portent au cou des anneaux de cuivre et suivent cette tradition de mère en fille. A l'âge de 5 ans, on enduit le coup des petites filles d'une pommade composée de  graisse de chien, de lait de coco et de jelée royale pour qu'elles reçoivent leur première spirale. Tous les 2 ou 3 ans, la spirale est remplacée par une plus grande, jusqu'à atteindre 28 anneaux, une trentaine de cm et peser jusqu'à 9 kg...

Cette tradition a plusieurs explications: pour certains, les anneaux auraient d'abord servis à se protéger des dents des tigres, pour d'autres, seules les femmes nées un mercredi de pleine lune ont le privilège de les porter. Une autre légende dit que les anneaux enlaidissaient les femmes et les rendait moins attirante aux yeux des hommes des autres tribus, ce qui empêchait la mixité entre tribus.
En tout cas aujourd'hui porter une spirale est devenu un critère de beauté pour ces femmes.

Leurs conditions de vie ne sont pas très enviables, elles sont "parquées" dans ces villages et survivent grâce à la récolte d'ananas, de bananes, de cannes à sucre , et aussi grâce à la pêche et la chasse. Elles fabriquent aussi des objets de pacotilles et tissent des écharpes qu'elles vendent. Elles n'ont pas le droit de se déplacer en dehors de la province, et les enfants n'ont pas vraiment de projet d'avenir... Ils grandissent sans voir autre chose que les collines qui les entourent.

Aujourd'hui, les thaïlandais ont tendance à utiliser ces tribus et leur village comme des attractions à touristes,  à des fins commerciales bien évidemment. On a été très déçus par cet aspect là, naïvement on s'attendait à quelque chose de beaucoup plus authentique et naturel, en tout cas beaucoup plus humain... Même si la rencontre de cette tribu est unique et enrichissante, cette journée nous laisse quand même un goût amer...

Sur la route du retour, on s'arrête visiter 2 temples, le premier est situé en haut d'une colline et d'en haut on a une belle vue sur les montagnes, le deuxième est au bord d'un petit lac.

Mercredi 10 juillet, on reprend la route direction Chiang Mai. On roule toute la journée, et là, les paysages sont encore plus beaux! On s'est trompé de route à un embranchement, et malgré ce détour de plusieurs km, on a bien fait de se planter, c'est trop beau. Ici il n'y a pas trop de villages, mais des plantations à perte de vue... des milliers de champs et de rizières à travers les montagnes, quelques petites cabanes précaires par ci par là, des montagnards en plein travail de récolte... un beau spectacle!







Le long de la route il y a aussi des cascades, et des sources d'eau chaude. On s'est arrêtés à un bassin d'eau thermale, où viennent barboter les enfants du coin, et où les thaïlandais viennent se laver.



Bon le scoot c'est bien, mais des arrêts réguliers s'imposent pour soulager nos fessiers! Après plusieurs km non stop, ça devient dur...On essaie de trouver une position confortable pour rouler. Même si on a laissé l'essentiel de nos affaires à Chaing Mai, on a encore un gros sac avec nous...Le sac à l'arrière, puis à l'avant, des fringues sous nos fesses, on essaie un peu tout pour arriver au bout sans être cassés en 2. Lors d'une petite pause, on rencontre un homme de la tribu des Karens, qui maitrise très bien l'anglais et qui vient discuter avec nous. Très sympa!


A 21h, on arrive à Chiang Mai, toujours chez Moustapha, fatigués et mal au cul mais contents de ces quelques jours. Une super expérience, à arpenter les routes des montagnes sur environ 500 km, les beaux paysages, à la rencontre de petits villages habités par différentes minorités ethniques. Là on est bien au coeur de la Thaïlande!

Hier, c'était notre dernier jour en Thaïlande. On ne pouvait pas rater l'occasion de tester les fameux massages... Le massage thaï est assez énergétique, on choisit plutot un massage aux huiles, plus relaxant. On enfile nos super culottes en papier, et c'est parti pour 1h de détente...


Puis journée plutôt cool chez Moustapha (merci encore pour ta gentillesse et ton accueil), l'occasion de se poser, faire une lessive, réorganiser nos sacs, et préparer la suite de notre voyage, car demain nous quittons la Thaïlande, pour rejoindre le Laos!


Pour info, sur la page d'accueil du blog, il y a un nouvel onglet "vidéo", on essaiera d'en poster quelques unes de temps en temps!

1 commentaire:

  1. alors là, vous me faites vraiment trop envie...Je veux y aller, il faut que je travaille Patrice au corps!!!

    Merci pour ces photos et vos commentaires qui nous font rêver, comme si on y était

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